Faut-il passer à Windows 10 ?

Windows 10 est sorti depuis de nombreux mois. La migration se passe bien et de plus en plus d’utilisateurs continuent de migrer vers la nouvelle mouture de Microsoft. Les derniers chiffres en date (1) sont pour confirmer la tendance de la migration sans pour autant battre ce qui reste encore comme un best-seller, Windows 7. Alors, faut-il franchir le cap et passer à Windows 10 ? Quelques éléments de réponse.

 

 

Windows-10

 

 

Pourquoi Windows 10 va-t’il devenir incontournable ? Simplement parce que c’est le sens de la marche décidée par Microsoft. L’évolution est autour de Windows 10. L’ancienne version 7 va devenir le nouveau XP. Toujours supportée, parfois vendue, rarement améliorée. Toutes les bonnes choses ont une fin, Windows 7 ne fera pas exception. Microsoft l’a fait savoir depuis longtemps (2) et il est illusoire de croire que votre Windows 7 sera toujours mis à jour au-delà de juillet 2020. On pourrait aussi évoquer le cas de Windows 8 et 8.1, mais ce ne serait que surseoir un peu plus à l’inévitable.
La question est alors de savoir s’il faut anticiper cette fin annoncée et migrer directement sur Windows 10. La firme de Redmond y encourage fortement en mettant son nouveau système d’exploitation gratuitement à disposition des utilisateurs de Windows 7, 8 et 8.1 jusqu’au 29 juillet 2016 (3). Des géants du monde informatique s’y mettent. Même le Département de la Défense américain a décidé de migrer sous Windows 10 en un an (4). On parle ici de quelques millions de machines… Alors pourquoi pas les quelques machines que vous utilisez ? Windows 10 apporte indéniablement des nouveautés. De nouvelles fonctionnalités, un environnement plus riche, une orientation clairement dirigée vers le cloud et les technologies afférentes. C’est le système d’exploitation le plus moderne orienté pour les entreprises et les particuliers. Au regard de ces éléments, ne pas l’installer dans les plus brefs délais devrait relever de la plus simple folie. Et pourtant…

 

Quelques rénitences bien légitimes
Installer Windows 10, c’est aussi accepter tout ce qui en fait ses défauts. C’est une nouvelle interface graphique, des logiciels anciens qui n’y fonctionnent pas toujours (même si ce n’est pas spécialement la faute de Microsoft), c’est du temps passé à migrer et à configurer des logiciels qui n’étaient pas présents avant…
Installer Windows 10, c’est aussi accepter les Conditions d’utilisation et « l’étude des données collectées » auprès de l’utilisateur. Même si Microsoft ne transfère pas vos documents estampillés « secret », il collecte de nombreuses données statistiques sur l’utilisation de la machine et se paye même le luxe de garder une copie de vos clés BitLocker pour ceux qui aiment le plus partager avec Microsoft (5). Il est bien sûr possible de restreindre ou de désactiver certaines actions de ce système d’exploitation bien curieux, mais cela nécessite bien souvent d’utiliser des logiciels tiers (parfois douteux), d’avoir une solide connaissance du système d’exploitation ou bien de disposer des versions les plus coûteuses de Windows 10.
Au bilan, les nouveautés de Windows 10 constituent peut-être le frein majeur à la volonté des entreprises à le déployer en leur sein. Déjà échaudées par la nécessité qu’a représenté la migration vers Windows 7 (quand cela a été fait), recommencer vers cette version 10 n’est pour beaucoup pas à l’ordre du jour. Surtout, que se pose alors la question de savoir s’il ne faudra pas un jour passer à un successeur de Windows 10…
Or, ce que cherchent les entreprises – et les particuliers aussi – n’est-il pas en priorité un certain confort d’utilisation ? Les utilisateurs veulent des machines qui fonctionnent, pas des nouveautés en pagailles. Savoir que Windows 10 a ceci de plus ou de moins, ils s’en moquent comme d’une guigne. Pour eux, il faudrait être fou pour accepter de ne plus maitriser son outil informatique au prétexte de nouvelles fonctionnalités parfaitement dispensables.

 

linux_010

 

Quid des systèmes d’exploitation Unix ?
Quitte à migrer d’un système d’exploitation à un autre, pourquoi ne pas passer par quelque chose de libre ? Les systèmes de type Unix sont de parfaits candidats pour cela, mais ils ne sont pas exempts de défauts pour les utilisateurs habitués de Windows.
Tout d’abord se pose la compatibilité des logiciels. Qui est prêt à troquer son excellent pack Office 365 pour celui de LibreOffice ? Qui est prêt à faire développer un logiciel sous Linux alors qu’il est marié avec un autre depuis des années sous Windows ? Qui serait prêt à troquer toutes ses bonnes vieilles habitudes d’utilisation pour un système totalement nouveau ? Et qu’en est-il de la sécurité de ces systèmes d’exploitation libres quand on voit les dernières nouvelles en la matière (6,7) ?
Au final – et c’est peut-être le plus surprenant – la migration, qu’elle soit vers Windows ou vers Unix, présente des problèmes similaires. Aussi, il peut être plus tentant de migrer vers une nouvelle version de Windows plutôt que de passer sous Linux au prétexte que la différence entre les versions est moins grande (les compatibilités logicielles sont plus nombreuses, les menus pas si éloignés, etc). Certes, avec Linux, nous avons au moins l’impression de traiter le problème sur le long terme. On en finit avec la dépendance à Microsoft. Mais il serait faux de croire que les systèmes d’exploitation Unix n’ont pas de mises à jour majeures.

Au final, migrer vers Unix, c’est remplacer une dépendance par une autre. On ne résout pas le problème, on apprend à vivre avec autrement, voilà tout.

 

 

Conclusion
Migrer veut toujours dire accepter un changement. Et si ce changement n’est pas porté par un intérêt franc vers la nouveauté et la nécessité, il ne sera pas fait. C’est aussi simple que cela. Ce qu’il faut, c’est migrer en douceur, avec maitrise et sans brusquer les habitudes des utilisateurs.
Il faut informer et former les nouveaux utilisateurs. Il faut aussi définir clairement ce que l’on veut. Continuer sous Windows ou bien changer de système d’exploitation ? Vouloir le faire rapidement pour anticiper les problèmes ou bien le plus tard possible, quand tout le monde l’aura fait et que l’opération sera pleinement rodée ?
Il n’y a pas ici de réponse idéale. Ce qu’il peut être fait, c’est essayer, voir, tâter le terrain, s’informer… Bref, tenter de répondre le mieux possible aux questions précédentes. Et une fois ces dernières éludées, prendre une décision et s’y fixer.

La migration réussie ne se fait qu’à ce prix là.

 

 

1- http://www.netmarketshare.com/operating-system-market-share.aspx?qprid=10&qpcustomb=&qpcustomd=0&qpsp=205&qpnp=1&qptimeframe=M

2- http://windows.microsoft.com/fr-fr/windows/lifecycle

3- https://www.microsoft.com/fr-fr/windows/windows-10-upgrade

4-http://www.lepoint.fr/high-tech-internet/quand-le-pentagone-passe-a-windows-10-18-02-2016-2019438_47.php

5- https://randomoracle.wordpress.com/2013/09/16/all-your-keys-are-belong-to-us-windows-8-1-bitlocker-and-key-escrow/

6- http://www.cve.mitre.org/cgi-bin/cvename.cgi?name=2016-0728

7- http://www.nextinpact.com/news/98686-linux-mint-site-officiel-pirate-images-iso-infectees.htm

 

 

 

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