Les cyberattaques ne visent pas uniquement les grandes entreprises. Les TPE et PME sont souvent des cibles privilégiées : elles disposent de données précieuses, mais leurs défenses sont parfois limitées. En France, près d’une PME sur deux a déjà subi une tentative d’intrusion ou d’escroquerie numérique. Les conséquences peuvent être lourdes : perte de données, arrêt de l’activité, atteinte à la réputation. Pourtant, quelques gestes simples suffisent à réduire considérablement les risques.
La première étape consiste à sensibiliser les équipes. La plupart des attaques commencent par une erreur humaine : un clic sur un lien piégé, une pièce jointe infectée ou un mot de passe divulgué. De courtes sessions de formation, illustrées par des exemples réels reçus dans l’entreprise, permettent de développer les bons réflexes : vérifier l’adresse réelle d’un expéditeur, repérer les fautes suspectes dans un email, ou encore verrouiller son poste dès qu’on s’éloigne.
Ensuite, il est essentiel de maintenir tous les systèmes à jour. Les mises à jour corrigent des failles que les pirates exploitent rapidement. Activer les mises à jour automatiques sur les ordinateurs, smartphones et tablettes, mettre à jour les logiciels métiers et antivirus, et supprimer les programmes obsolètes sont des réflexes simples mais efficaces. Il ne faut pas oublier non plus les périphériques connectés, comme les imprimantes réseau ou les caméras IP.
La gestion des mots de passe est un autre pilier. Un mot de passe robuste doit comporter au moins douze caractères mêlant lettres, chiffres et symboles, et ne jamais contenir d’informations personnelles. L’usage d’un gestionnaire de mots de passe facilite la création et la mémorisation de codes uniques pour chaque service. Dès que possible, la double authentification doit être activée, notamment pour les comptes sensibles comme la messagerie, la banque ou le CRM.
La sauvegarde régulière des données est tout aussi cruciale. Idéalement, elle doit être automatique, stockée sur deux supports différents, dont un hors site ou dans le cloud, et testée régulièrement pour s’assurer que la restauration fonctionne. La règle du 3-2-1 (trois copies, deux supports, une hors site) reste une référence.
Une culture du risque cyber
La sécurité du réseau Wi-Fi ne doit pas être négligée : changer le mot de passe par défaut de la box, utiliser un chiffrement WPA3 ou WPA2, créer un réseau invité pour les visiteurs et désactiver le WPS sont des mesures simples qui renforcent la protection.
Limiter les accès aux seules données nécessaires à chaque collaborateur réduit aussi les risques. Cela implique de créer des comptes distincts, de retirer immédiatement les accès des anciens employés et, lorsque c’est possible, de privilégier des droits en lecture seule. Enfin, préparer un plan de réponse en cas d’incident permet de réagir vite : isoler la machine infectée, changer les mots de passe, contacter un prestataire ou l’ANSSI, et informer les clients si leurs données sont concernées. La cybersécurité n’est pas qu’une affaire de technologie : c’est une culture à instaurer au quotidien.